Jean-Yves Loriot nous envoie un poème allaisien !!! (Merci Jean-Yves!)

(photo Jean-Yves Loriot (c))
Les courses de vaches et le beurre intégral.

Lorsque les pis des vaches sont gonflés
De lait
Les paysannes très grosses
Et précoces,
Aiment assez à les traire,
Histoire de se distraire ;
C'est une erreur assez répandue sous nos latitudes,
Ah ! ne portez jamais sur les pis
Une main impie !
Et si vous voulez savoir mon avis, je vous dirai qu'il vaut mieux à
tous égards,
En fumant un bon cigare,
Assister à Longchamp ou ailleurs
Sur le coup de deux heures,
A des courses de vaches
Montées par des artistes de la cravache.
Ces courses, on le devine,
Favorisent tout d'abord l'amélioration de la race bovine,
Et puis ne voit-on pas, le long du parcours,
Le lait agité, remué, dès le premier tour,
Peu à peu se coagule,
Virgule,
Pour former un beurre excellent,
Et cela tout naturellement.
Notez, en outre
En lieu clos, par conséquent
A l'abri de l'air, de ses microbes et de ses ferments
Méphitiques,
De la sorte on obtient le vrai beurre aseptique,
Bref le véritable beurre intégral.
Dieu fait bien ce qu'il fait ; c'est là le principal.

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Alphonse Allais.

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